La caudectomie
Les causes d’augmentation de tension sur l’ensemble du dos sont variées, et s’additionnent entre elles : tensions d’origine physique (coups, chocs), d’origine émotionnelle, tractions viscérales, etc.. Parmi elles, la caudectomie est une pratique qui provoque dès le plus jeune âge une augmentation drastique de la tension médullaire, imposant ainsi au chiot un handicap certain pour sa bonne santé future.
Même admirablement pratiquée, elle consiste en une amputation sur la zone où s’insère le plus couramment l’extrémité de la moelle épinière. Les tensions cicatricielles sur les fibres nerveuses sectionnées, ont un impact direct sur l’ensemble de la moelle, comme tirant sur un élastique par son extrémité, car les tissus cicatriciels ne grandissent pas : elles engendrent rigidification globale, et mise en place de lignes de forces orientées anormalement vers l’arrière.
De plus, la conviction selon laquelle le chiot de 3 jours ne ressentirait pas la douleur par déficit de maturation de son système nerveux est un reliquat de la même croyance appliquée aux bébés en chirurgie pédiatrique jusque dans les années 60… Mais elle a été remise en question par la suite, et la douleur est maintenant reconnue et prise en charge tant chez les bébés à terme que les grands prématurés. De même, le chiot perçoit la douleur, et son système émotionnel est opérationnel. La section de la queue représente alors la première souffrance violente imposée au chiot aux premiers jours de sa vie, elle laisse des traces émotionnelles qui elles-aussi impactent directement la tension de la moelle.
Celle-ci explique alors la prédisposition à des pathologies dites raciales, qui serait plus directement liée à la pratique systématisée de la caudectomie dans ces races qu’à une origine génétique vraie. Rentreraient dans ce cadre les crises convulsives chez le cane corso, le syndrome de Wobbler chez le doberman, l’ectopie testiculaire, les troubles dermatologiques ou oculaires des boxers etc…
Ainsi, que ce soit à titre individuel, ou pour l’amélioration de la race, le renoncement à la caudectomie serait un choix d’avenir.
Extrait de l’article « Accompagner son chien par l’ostéopathie » , écrit par Dr Hélène LERAY, paru dans la Revue de ‘Association Française du Cane Corso, 2e trimestre 2013, n°32